À l’occasion du salon Solutrans 2025, plusieurs réformes réglementaires affectant directement le secteur du transport routier sont au cœur des discussions. Selon les informations relayées par les professionnels du secteur sur les réseaux sociaux, au moins trois évolutions majeures sont à prendre en compte par les transporteurs, les gestionnaires de flotte, les constructeurs et les acteurs de la chaîne logistique en France.
1. Révision de la directive poids et dimensions : cap sur les mégacamions
L’Union européenne révise actuellement sa directive relative aux masses et dimensions des véhicules lourds, avec pour objectif l’autorisation des véhicules jusqu’à 25,25 mètres de long et 60 tonnes de PTAC sur les routes des États membres.
Selon la Commission, cette réforme permettrait de réduire les émissions de CO2 d’un tiers tout en limitant les coûts et la congestion. Toutefois, cette perspective suscite des réserves en France, où les autorités craignent un report modal négatif vers la route au détriment du rail.
Conséquences pour les entreprises françaises :
- Nécessité d’adapter les flottes ou d’anticiper les nouvelles normes d’homologation.
- Impacts potentiels sur la logistique urbaine, les infrastructures, les plans de circulation et les zones à accès réglementé.
- Coordination renforcée requise entre transporteurs, collectivités locales et autorités routières.
2. VECTO : un outil renforcé pour mesurer et réduire les émissions
Le Vehicle Energy Consumption Calculation Tool (VECTO) devient l’outil central de mesure des consommations et émissions des poids lourds dans le cadre de la stratégie climat européenne.
Objectifs du renforcement du VECTO :
- Collecter des données normalisées sur la consommation de carburant et les émissions de CO2.
- Stimuler l’innovation des constructeurs vers des technologies plus propres.
- Guider les transporteurs dans leurs décisions énergétiques.
En France, cela implique une montée en compétence des entreprises sur les outils de calcul d’émissions, ainsi qu’une plus grande transparence vis-à-vis des clients et donneurs d’ordres, notamment dans le cadre des appels d’offres publics ou des politiques RSE.
3. GSR2 : la sécurité active devient obligatoire
Entrée en vigueur en 2024, la norme Global Safety Regulation 2 (GSR2) impose une série d’équipements de sécurité pour tous les véhicules neufs vendus dans l’UE.
Parmi les dispositifs obligatoires :
- Aides à la conduite avancées (ADAS),
- Détection des usagers vulnérables (piétons, cyclistes),
- Systèmes de prévention des collisions,
- Surveillance de l’attention et de la somnolence.
Enjeux pour les flottes françaises :
- Anticiper les besoins de renouvellement ou de mise à niveau du parc roulant.
- Prendre en compte ces éléments dans les coûts d’acquisition des véhicules neufs.
- Former les conducteurs à ces nouvelles assistances électroniques, pour une exploitation optimale.
Une feuille de route incontournable pour 2026
Ces réformes ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une trajectoire européenne de décarbonation, de modernisation et de sécurisation du transport routier. Pour les acteurs français, l’enjeu est double :
- Se conformer aux exigences techniques et réglementaires dans les délais.
- Transformer ces obligations en leviers de compétitivité, en investissant dans des véhicules adaptés, des systèmes de gestion de flotte et des formations ciblées.
Le salon Solutrans 2025 met ces évolutions en lumière, et le secteur français devra les intégrer rapidement dans ses stratégies opérationnelles et industrielles.









