La mobilisation des agriculteurs est nationale et – comme l’annoncent les syndicats – ne cessera pas aujourd’hui. Les manifestations se concentrent principalement dans le sud-ouest du pays, mais des mobilisations sont également prévues dans de nombreuses grandes villes et régions, posant un réel risque de nouveaux blocages et de retards de livraison.
Les agriculteurs s’opposent à la politique sanitaire du gouvernement concernant la dermatose nodulaire bovine. Selon la réglementation actuelle, une fois qu’un cas de la maladie est détecté, tout le troupeau est abattu, ce qui – selon la communauté agricole – entraîne des pertes économiques disproportionnées.
Les syndicats agricoles considèrent les actions des autorités comme excessivement restrictives et déstabilisant le secteur. En conséquence, depuis plusieurs jours, il y a des blocages routiers, des manifestations devant les préfectures et des actions symboliques comme des barricades de paille ou des annonces de recouvrir les radars.
Vague de manifestations à travers la France
La mobilisation de mercredi s’annonce comme l’une des plus importantes depuis le début des manifestations. Des manifestations et des blocages sont prévus dans de nombreuses régions du pays.
À Troyes, dans le département de l’Aube, les agriculteurs ont annoncé un rassemblement devant la préfecture à 14h. Dans la région de l’Isère, des manifestations se dérouleront autour de Grenoble et à Voreppe, où un barrage filtrant aura lieu sur la route entre Grenoble et Bourgoin-Jallieu à partir de 9h30.
À l’ouest du pays, à La-Meilleraye-de-Bretagne dans le département de la Loire-Atlantique, un groupe d’agriculteurs a annoncé le blocage de la route départementale de 11h à 14h, en utilisant des tracteurs stationnés devant la mairie.
Dans le sud de la France, la situation est particulièrement tendue dans la région de l’Aude. À Castelnaudary et à Bram, les manifestations ont débuté à 8h sur les ronds-points menant à l’autoroute A61, que les agriculteurs appellent les “ronds-points de la colère.”
Des manifestations ont également été annoncées à Limoges, où les agriculteurs prévoient de construire un “mur de paille et de foin” devant la préfecture de Haute-Vienne, à Laon, où les manifestants prévoient de se déplacer lentement entre les ronds-points, et à Strasbourg, où une manifestation se déroule devant le Parlement européen jusqu’à 10h.
En même temps, les blocages précédents sont maintenus, notamment sur :
- l’autoroute A61, fermée en direction de Carcassonne–Toulouse,
- l’autoroute A9, bloquée aux intersections de Roquemaure et Remoulins,
- l’autoroute A54, aux entrées et sorties dans la zone de Garons,
- l’autoroute A63, avec des blocages importants dans les deux sens, particulièrement autour de Cestas au sud de Bordeaux,
- la route départementale RD135, fermée en direction de Nîmes.
Les services français avertissent que les blocages pourraient se déplacer vers d’autres points stratégiques, rendant difficile la planification des trajets et augmentant le risque de retards. La situation actuelle sur les routes françaises peut être consultée sur le site d’information routière gouvernemental Bison Futé .
La frontière d’Irun et les restrictions pour les camions
Une autre problématique pour les transporteurs est la situation à la frontière franco-espagnole. La Direction du trafic basque a annoncé que jusqu’à 7h du matin le mercredi 17 décembre, les restrictions pour les camions au Pays basque sont levées. Cependant, si les manifestations du côté français ne sont pas résolues, la frontière d’Irun restera conditionnellement ouverte – avec une limite de 200 camions par heure en direction de la France.
Davantage de manifestations jeudi
D’autres manifestations sont annoncées pour jeudi, coïncidant avec le début du sommet du Conseil européen. Les agriculteurs annoncent que l’un des principaux sujets des manifestations sera l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, vu comme une autre menace pour l’agriculture européenne.
Des manifestations doivent avoir lieu, entre autres, à Lyon, Rennes, Saint-Lô, Mont-Saint-Michel et Châlons-en-Champagne. Les syndicats agricoles confirment leur disposition à une mobilisation supplémentaire dans les jours à venir, y compris le vendredi 19 décembre, quand les agriculteurs des régions du Rhône et de la Loire prévoient d’arriver avec tracteurs et camions bennes à la sous-préfecture de Roanne.
Implications pour le secteur TSL
Le développement de la situation en France implique un risque élevé de perturbations opérationnelles, de retards de livraison et de coûts supplémentaires pour les entreprises de transport. L’ampleur et la dispersion des manifestations signifient que même des manifestations locales peuvent avoir des conséquences transrégionales pour les chaînes d’approvisionnement.
Les transporteurs et affréteurs effectuant des transports à travers la France devraient surveiller les communications routières en temps réel, préparer des itinéraires alternatifs et envisager d’éventuels temps d’arrêt dans la planification opérationnelle. Tout indique que les jours à venir seront l’une des périodes les plus difficiles de cet hiver pour le transport routier en Europe de l’Ouest.









