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Transport international et souveraineté alimentaire: un équilibre à repenser ?

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Dans un contexte marqué par la recherche de souveraineté alimentaire, l’AFTRI (Association française du transport routier international) et la plateforme logistique Trans.eu ont co-organisé un événement à Rungis pour explorer les interactions entre chaîne logistique internationale et indépendance alimentaire européenne.

La journée a démarré avec une visite du plus grand marché alimentaire d’Europe, véritable cœur battant de la logistique alimentaire française. Entre les halls consacrés aux poissons, aux viandes, aux fleurs ou encore aux fruits et légumes, les visiteurs ont pu mesurer la complexité et l’ampleur de cette immense organisation. Ils ont découvert les coulisses d’un lieu où se croisent chaque jour des milliers de professionnels, œuvrant dès l’aube pour approvisionner la France entière en produits frais et de qualité.

photo: Monika Skórska

La journée s’est poursuivie avec un cycle de conférences visant à répondre à une question centrale : la souveraineté alimentaire et le transport routier international sont-ils conciliables ?

À travers des échanges riches entre experts, acteurs du secteur et représentants institutionnels, les participants ont pu confronter leurs points de vue sur les enjeux logistiques, environnementaux et économiques qui conditionnent l’avenir de notre chaîne d’approvisionnement alimentaire.

Un échange entre acteurs clés du transport et de l’économie

Parmi les intervenants, Jean-Michel Peuch (Maison Bruel) a mis en avant le rôle déterminant des grossistes dans la sécurité alimentaire, tandis qu’Emmanuel Caron (STEF International) a évoqué les défis croissants du transport transfrontalier, notamment en raison de nouvelles régulations et d’exigences sociales accrues.

Stéphane Eliasu, directeur France & Belux chez Trans.eu, a présenté sa plateforme pour optimiser et digitaliserles échanges entre chargeurs et transporteurs, soulignant l’importance d’une logistique performante.

Stéphane Eliasu, directeur France & Belux chez Trans.eu (photo: Monika Skórska)

Les défis de la compétitivité et de la réindustrialisation

Dr. Robert Zarader, économiste, a analysé les enjeux de compétitivité dans un marché mondialisé. Laurent Moisson, fondateur des Forces Françaises de l’Industrie, a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités industrielles locales. Kadia Sylla Moisson (Grant Alexander) a plaidé pour un partenariat renforcé entre l’Europe et l’Afrique.

Perspectives institutionnelles et internationales

Florence Berthelot (FNTR) est revenue sur les conséquences logistiques de la crise sanitaire et la nécessité d’une coopération accrue entre les acteurs privés du transport. Lucas Lagier (IRU) a présenté la plateforme numérique TIR, développée avec l’AFTRI, qui vise à fluidifier les échanges internationaux en garantissant transparence et sécurité.

Une allégorie révélatrice publiée par la FNTR

En parallèle de cette rencontre, un article métaphorique de la FNTR a attiré l’attention. Écrit sous forme d’allégorie, il raconte l’histoire d’un agriculteur qui, en imitant ses concurrents, finit par perdre sa spécificité et provoquer une crise de surproduction. Une parabole appliquée au transport, soulignant que l’uniformisation du secteur nuit à la qualité, à la rentabilité et à la souveraineté économique.

Entre globalisation logistique et protection des intérêts locaux

Ce récit évoque notamment la situation paradoxale dans laquelle la France importe de la farine acheminée par des transporteurs non français, illustrant la perte d’autonomie logistique. Trans.eu et l’AFTRI y sont est cité comme un acteur positif du débat, engagé pour un équilibre entre compétitivité européenne et défense des intérêts régionaux.

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